Violence faite aux femmes, l’autre pandémie
Les chiffres sont insupportables ; avant même la COVID-19, quelque 243 millions de femmes avaient été victimes de mauvais traitements par un partenaire.
L’année 2020 aura été pleine d’enseignements sur les violences commises à l’encontre des femmes et des jeunes filles, qui ont augmenté de manière vertigineuse, pendant que la COVID-19 captait toutes les attentions. En effet, les données et les rapports provenant des acteurs de terrain, montrent que tous les types de violence contre les femmes et les filles, et surtout la violence domestique, se sont accrus durant la pandémie.
Dès le début du mois d’avril, le secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres avait lancé un appel, pour que ces violences cessent, notamment en déclarant : « J’ai demandé qu’il soit mis fin à la violence. Partout. Maintenant. Mais la violence ne se cantonne pas aux champs de bataille. En fait, de nombreuses femmes et filles se retrouvent particulièrement exposées à la violence précisément là où elles devraient en être protégées. Chez elles »
Les chiffres sont insupportables ; avant même la COVID-19, quelque 243 millions de femmes avaient été victimes de mauvais traitements par un partenaire au cours de l’année 2019. Au Sénégal, les chiffres de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), montrent pour la même année que les variations selon le milieu de résidence, le pourcentage de femmes de 15-49 ans qui ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans est légèrement plus élevé en milieu rural (27,8 %) qu’en milieu urbain (25,1 %). Il en est de même pour la violence physique au cours des 12 derniers mois, soit 10 % dans le milieu rural et 8,2% milieu urbain.
Pour 2020 les données statistiques sont en cours d’élaboration, mais les premières données augurent une nette augmentation liée à la crise de la COVID-19.
Orangez le monde : Financez, intervenez, prévenez, collectez !
Depuis le 25 novembre et jusqu’au 10 décembre, ont lieu les 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre du système des Nations Unies, dont le thème mondial pour cette année est : « Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! »
Au Sénégal, le système des Nations Unies est pleinement mobilisé, sous le leadership de ONU Femmes, pour dire NON aux violences basées sur le genre et mobiliser tous les acteurs. A ce propos, le Coordonnateur Résident, M Siaka Coulibaly a rappelé : « Pour venir à bout de ce fléau, il est fondamental d’accentuer la synergie de nos actions et de créer une coordination optimale entre les différents acteurs ; Gouvernement, société civile, services de santé, services sociaux, police et justices, système des Nations Unies et tous les autres partenaires. Cette problématique de la violence faites aux femmes et aux jeunes filles est centrale dans nos priorités, car elle est transversale à toutes les autres questions liées au développement. ONU Sénégal travaille étroitement avec tous les acteurs pour accompagner le Gouvernement dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
Nous soutenons pleinement la campagne actuelle des 16 jours d’activisme et sommes très sensibles au thème de cette année, car le financement et l’autonomisation des femmes demeurent des clés essentielles, qui nous permettront de remporter définitivement le combat à l’horizon 2030. Nous félicitons vivement ONU Femmes au Sénégal pour le succès national de la campagne, ainsi que toutes les Agences participantes. »
Pour rappel, cette campagne est ouverte à tout le monde, notamment à travers les réseaux sociaux. Tous les jeunes et moins jeunes du Sénégal sont invités à y participer en utilisant les hashtags #Orangezlemonde, #16Jours et #GénérationÉgalité pour démarrer leurs propres échanges sur la violence basée sur le genre, ou pour partager des éléments du kit d'ONU Femmes pour les réseaux sociaux avec des messages et des visuels en plusieurs langues.