Communiqué de presse

La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a 30 ans : des avancées notoires et encore des défis importants

20 novembre 2019

  •  La Journée mondiale de l’enfance célèbre cette année le 30ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE).

Dakar– La Journée mondiale de l’enfance célèbre cette année le 30ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). Ce texte de loi internationale qui est le plus ratifié au monde a été adopté le 20 novembre 1989. Le Sénégal a été un des premiers pays à le ratifier en 1990.

La CIDE traduit l’engagement des Etats à protéger les droits des enfants dans le monde et à améliorer leurs conditions de vie. Elle constitue le premier instrument juridique international, reconnaissant à l’enfant des droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux, nécessaires à son épanouissement et son développement. La CIDE fixe des principes fondamentaux pour chaque enfant : la non-discrimination, son  intérêt supérieur en toutes circonstances, son droit à la vie, à la survie et au développement, le respect de son opinion et sa participation.  

 

L’adoption de la CIDE il y a 30 ans a permis la réalisation de progrès historiques en faveur des enfants du monde entier. Cependant, encore aujourd’hui, beaucoup d’enfants n’en récoltent toujours pas les fruits, selon un nouveau rapport publié lundi dernier, 18 novembre par l’UNICEF sous le titre La Convention relative aux droits de l’enfant à la croisée des chemins. 

Ce rapport présente des résultats indéniables obtenus au cours des trois dernières décennies, qui démontrent que la volonté et la détermination politiques ont le pouvoir d’améliorer la vie des enfants. « Nous avons réalisé des progrès impressionnants en faveur des enfants au cours des trois dernières décennies – ces derniers sont de plus en plus nombreux à vivre plus longtemps, à vivre mieux et à vivre en meilleure santé. Cependant, les enfants les plus pauvres et les plus vulnérables continuent d’être désavantagés », a affirmé Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF. 

 

Au cours des 30 années passées, le Sénégal a poursuivi ses efforts en faveur des enfants en prioritisant les investissements et actions dans les secteurs essentiels comme la sante néonatale, infantile et maternelle, l’éducation et la protection. Cette vision a été traduite dans le Plan Senegal Emergent et dans les nombreuses initiatives de développement poursuivies en faveur des enfants.  

 

Des avancées sont à saluer notamment dans l’amélioration de la mortalité néonatale et de la mortalité infanto-juvénile.  

 

- Aujourd’hui, les nouveau-nés ont 40% plus de chance de survie qu’il y a environ 30 ans, et les enfants 71% de plus de chances ;  - Le Sénégal a aussi réalisé des progrès importants en matière d’eau, hygiène et assainissement et la promotion de pratiques familiales essentielles ayant un fort impact sur la nutrition des enfants ;  - En 1992, 40 % des ménages pratiquaient la défécation à l’air libre contre 13 % en 2017 ; - Un taux brut de scolarisation au primaire de 86% a été atteint grâce aux efforts considérables des dernières décennies 

Le Senegal a également affiné au fil du temps ses politiques et ses cadres juridiques, économiques et sociaux ciblant l’enfant. L’adoption d’un Code national de l’enfant qui renforcerait de manière significative la protection des droits de l’enfant, en conformité avec les standards internationaux, est une nécessité pour compléter la législation nationale.   

« Célébrer l’exemplarité d’un chemin parcouru c’est aussi redoubler encore plus d’efforts pour que les droits de l’enfant soient une réalité dans la vie de chaque fille et garçon partout dans le pays » estime Silvia Danailov, la Représentante de l’UNICEF au Sénégal. « En effet, accompagner et satisfaire la santé, la nutrition, l’éducation et la protection de plus de 7 millions d’enfants, qui constituent la moitié de la population du pays, représente un défi majeur et un enjeu de développement national. » 

 

Aujourd’hui, au Sénégal:  

  • Près de 1,5 millions d’enfants d’âge scolaire sont actuellement hors de l’école, et des milliers sont astreints à mendier dans la rue ;
  • Près de 2 enfants de moins de 5 ans sur 10 souffrent de malnutrition, et avec de fortes disparités selon les régions ;  
  • 3 enfants sur 4 sont victimes de discipline violente – physique ou émotionnelle – et 1 enfant sur 4 de violence sévère ;
  • 1 fille sur 4 est mariée avant l’âge de 18 ans ;
  • 1 fille sur 7 est encore victime d’excision, et leur nombre absolu continue d’augmenter chaque année ;
  • Près d’1 enfant sur 4 est privé du droit fondamental à l’identité en n’étant pas enregistré à l’état civil.  

 

La Directrice Générale de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore, déclare, de son côté, qu’« outre les défis persistants auxquels ils se heurtent dans les domaines de la santé, de la nutrition et de l’éducation, les enfants d’aujourd’hui doivent composer avec de nouvelles menaces, telles que les changements climatiques, les abus en ligne et le cyberharcèlement. Seules l’innovation, les nouvelles technologies, une volonté politique et une augmentation des ressources nous permettront de faire de la vision de la Convention relative aux droits de l’enfant une réalité pour chaque enfant dans le monde ».  

 

La Représentante de l’UNICEF, Mme Silvia Danailov souligne,« Pour que la Convention devienne une réalité pour chaque fille et chaque garçon il nous faut redoubler d’engagement, en déployant à plus grande échelle des solutions et des interventions éprouvées, augmenter les ressources et les investissements en faveur des enfants, en particulier avec l’opportunité des ressources minières du pays, impliquer les enfants et les jeunes dans la création de solutions, et continuer à appliquer les principes d’équité et d’égalité de genre dans toutes nos initiatives. » 

 

La célébration du 30ème anniversaire de la CIDE est une opportunité historique de renouveler les engagements et construire un partenariat fort pour la pleine réalisation des droits de l’enfant, ensemble : gouvernement, société civile, collectivités territoriales, influenceurs, leaders religieux et communautaires, secteur privé, et les enfants et jeunes eux-mêmes. « Nous appelons tous les acteurs à redoubler leurs efforts et accélérer leur action en faveur des enfants, leur protection et la promotion de leurs droits. UNICEF restera toujours aux cotes des enfants du Senegal et du monde », a rappelé Mme Silvia Danailov au nom de l’équipe de l’UNICEF au Sénégal. 

 

Moussa DIOP

Moussa Diop

UNICEF
Chargé de la communication

Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative

UNICEF
Fonds des Nations Unies pour l'enfance

Objectifs poursuivis à travers cette initiative