RNDH 2019 PNUD
Le développement humain constitue la finalité de toute politique économique sociale. Au regard de cet enjeu, le Sénégal, dans sa quête d’émergence, a fait du bien-être des populations un défi majeur. À cet effet, le Plan Sénégal émergent (PSE), adopté comme référentiel de la politique économique et sociale depuis 2014, intègre cette préoccupation au plus haut niveau. Une évolution du niveau de développement humain est notée ces dernières années, avec un indice de développement humain (IDH) passant de 0,37 en 1990 à 0,51 en 2017, soit une croissance moyenne de 1,2 %. En 2018, les derniers chiffres de décembre 2019 situent l’indice à 0,514. Cette performance résulte, en partie, des progrès réalisés en termes de santé et de revenu. La pauvreté multidimensionnelle a baissé au cours de la période. Ce résultat est principalement dû à l’amélioration de la santé et des conditions de vie. Toutefois, les inégalités de développement humain restent encore élevées, avec un coefficient moyen sur la période 2009-2017 de 36,2%, occasionnant ainsi des pertes de développement humain importantes estimées à 33%. Pour remédier à cette situation, le Sénégal mise sur les stratégies de changements structurels de l’économie, de transformation numérique, mais aussi d’équité et d’égalité de genre pour une croissance forte, soutenue et inclusive, ainsi qu’un développement humain élevé. Le Sénégal, à travers l’axe 1 du PSE, multiplie ses efforts dans le renforcement des capacités productives dans les secteurs à fort potentiel de création de richesses et d’emplois afin d’améliorer la qualité et le niveau de vie des populations. En effet, l’économie est encore dominée par le secteur tertiaire et principalement par l’informel. La productivité du travail reste encore faible et l’emploi migre très peu. Or, le changement structurel joue un rôle majeur dans le développement humain. En moyenne, une amélioration de 1% de cette transformation entrainerait une augmentation de 0,35% de l’IDH du Sénégal. Par ailleurs, des niveaux de diversification et de sophistication des exportations plus élevés sont également associés à des performances en matière de développement humain. À l’aune de la quatrième révolution industrielle, le développement des TIC apparait comme une opportunité sans précédent pour accélérer le processus de transformation économique et sociétale des pays. La transformation numérique améliore la productivité et favorise le développement d’une économie compétitive, inclusive et génératrice d’emplois. Toutefois, malgré les progrès réalisés, le secteur reste toujours confronté à des défis liés, notamment, à l’insuffisance du cadre réglementaire, à la faible concurrence, à la complexité du contexte de gouvernance, avec un chevauchement des responsabilités des parties prenantes ainsi que l’insuffisance de ressources humaines qualifiées et compétentes. Enjeu principal du PSE, la promotion de l’équité et de l’égalité de genre constitue une composante essentielle du développement humain. En effet, il existe une relation étroite entre les indicateurs de mesure de l’inégalité de genre et le développement humain. Le Sénégal a réalisé des performances notables dans l’équité et l’égalité de genre dans les dimensions économique, sociale et politique. Pour autant, des efforts restent à faire au regard des défis importants liés, entre autres, à l’accessibilité des facteurs de production (foncier, financement, etc.), aux violences basées sur le genre (VBG) et aux mariages et grossesses précoces. Comparées aux hommes, les femmes atteignent, en moyenne, un niveau de développement humain moins élevé. Cet écart s’explique par le faible niveau de revenu et la durée de scolarisation des filles. En définitive, la mise en œuvre d’actions concertées, à tous les niveaux, permettra de rendre le processus de transformations structurelle, numérique et sociale plus inclusif, afin de favoriser la transition vers les pays à développement humain élevé. Il s’agira pour le Sénégal : (i) de réduire les inégalités, surtout celles liées à l’éducation ; (ii) de réformer le marché du travail pour lever les obstacles à la création d’emplois formels ; (iii) d’améliorer la gouvernance et le cadre institutionnel de l’économie numérique ; (iv) de réduire les coûts d’accès aux services de Télécommunication et TIC ; (v) d’accélérer la digitalisation des procédures administratives ; (vi) et de renforcer l’autonomisation des femmes et des filles.