Faire de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et du transport aérien des moteurs de la croissance économique et de l’intégration régionale : le fort plaidoyer du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Sénégal.
Le transport aérien et la ZLECAF revêtent une grande importance pour l’intégration régionale et la transformation structurelle des économies du continent.
A la veille de la célébration de la Journée de l’Afrique ce 25 mai, qui coïncide cette année avec le 60ème anniversaire de l’Organisation de l’Union Africaine (OUA) devenue Union Africaine (UA), sous le slogan « Notre Afrique notre future », l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP), en collaboration avec les ambassadeurs du groupe africain du corps diplomatique accrédité au Sénégal, a organisé, une table ronde de haut-niveau sur le thème «Etat des lieux, défis et perspectives de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et le Marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA)».
Pour l’IDEP, dont cet évènement coïncide au 60ème anniversaire, cette table ronde, s’inscrit dans le cadre d’une série de séminaires sur le développement, pour donner aux décideurs, aux chercheurs et aux praticiens africains du développement, l’occasion de participer à un débat multipartite structuré sur les grands enjeux du développement de l’Afrique et d’identifier, par le partage de connaissances, d’expériences et de perspectives, toutes les actions et solutions politiques possibles.
Le Système des Nations au Sénégal est bien évidemment engagé dans ce processus et d’ailleurs, le Coordonnateur Résident, madame Aminata Maiga n’a pas manqué de souligner l'importance de la coopération entre les Nations Unies et l'Union africaine pour favoriser le développement du continent ; une collaboration essentielle selon elle pour atteindre les objectifs communs en matière de paix, de sécurité et de développement durable en Afrique.
Revenant sur les clés de la croissance économique et de l’intégration régionale, Mme Maiga a délivré un plaidoyer fort en faveur de la ZLECAF. Dans ce sens, elle a indiqué que : « Pour les Nations Unies, la Zone de libre-échange continentale africaine, la ZLECAf, est un instrument puissant pour promouvoir le commerce intra-africain, la création d'emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes, stimuler la croissance économique, et renforcer l'intégration régionale ». Le Secrétaire général de la ZLECAf, Monsieur Wamkele Mene est venu renforcer ce plaidoyer, en rappelant que : « Il y a beaucoup d’obstacles, mais la ZLECAf offre des opportunités vers la création d’un marché unique en Afrique. Nous avons établi trois protocoles sur l’investissement, la concurrence et la propriété intellectuelle qui sont des piliers dans la mise œuvre et tout cela ne serait pas possible sans les partenaires qui se sont engagé à appuyer la ZLECAf afin que nous allions au-delà des accords commerciaux ».
Pour rappel, l’objectif de la ZLECAf, est de créer un marché continental unique pour les biens et services, avec une libre circulation des personnes et des opportunités d’investissements, tout en améliorant la compétitivité et en soutenant la transformation économique. La ZLECAf représente une avancée effective en matière d’intégration régionale, d’industrialisation, de développement des échanges commerciaux et de transformation structurelle dans le continent.
A côté de la ZLECAf, le Marché unique du transport aérien africain (MUTAA), un autre projet phare de l’Union Africaine, est de nature à booster la croissance économique et l’intégration régionale. Il prévoit la libéralisation totale des services de transport aérien intra-africain en termes d’accès au marché, de droits de trafic pour les services aériens réguliers et de fret par les compagnies aériennes éligibles. Tout comme pour la ZLECAF, le Coordonnateur Résident du Système des Nations au Sénégal a plaidé en faveur d’un secteur aérien continental fort et inclusif, en rappelant que : « Le transport aérien et la ZLECAF revêtent une grande importance pour l’intégration régionale africaine et la transformation structurelle des économies du continent ».
Il faut souligner qu’à l’instar de la ZLECAf, le MUTAA, regorgerait de plusieurs avantages à même de renforcer la connectivité entre les États et entre les régions. Selon l’Association du Transport Aérien International (IATA), à ce jour, 34 pays ont adhéré au MUTAA, représentant 80% du marché de l’aviation existant en Afrique.
En plus de l’augmentation prévue des fréquences à hauteur de 27% sur les routes aériennes existantes, le MUTAA permettrait par ailleurs la réalisation d’économies d’échelle d’environ 500 millions de dollars en tarifs passagers, la libre concurrence, l’ouverture de nouvelles liaisons commerciales et la protection de l’environnement, et le développement du secteur privé de l’aviation civile.
Le séminaire a été l’occasion de riches échanges sur ces deux projets phares de l’Union Africaine, à travers des communications de S. E. Wamkele Mene, Secrétaire général de la ZLECAf, d’Angeline Simana, Directrice du Transport aérien de la Commission africaine de l'aviation civile (CAFAC), de Prosper Zo'o Minto'o, Directeur régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et de Jason MC Cormack, Chargé des affaires économiques à la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
Au terme des échanges qui ont animé ce séminaire, les ambassadeurs ont appelé les pays à faire preuve de plus d'engagement pour lever les barrières existantes dans la mise en œuvre des deux projets, en notant qu’une approche régionale est nécessaire pour sensibiliser et soutenir les États non performants. Par ailleurs, Le rôle du secteur privé et de la société civile a été jugé nécessaire pour l'accélération de la mise en œuvre de la ZLECAf et du MUTAA.
Le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Sénégal, Mme Aminata Maiga, a réaffirmé l'engagement du Système des Nations Unies à soutenir les peuples, les nations et les organisations régionales et continentales africaines dans la construction d’un continent prospère. Elle a également rappelé sa conviction que la coopération multilatérale, la solidarité et la coordination entre les acteurs sont indispensables pour relever les défis auxquels l'Afrique est confrontée et exploiter pleinement son potentiel dans tous les domaines.