L’agenda 2030 pour le développement durable présente une vision complexe et ambitieuse du développement économique, environnemental et social, que les pays du monde entier sont encouragés à mettre en œuvre.
C’est pour répondre favorablement à cet appel du Secrétaire Général des Nations-Unies, lors de l’Assemblée générale de septembre 2019, pour la mise en place au niveau des pays, de cadres nationaux de financement intégré du développement (INFF), que l’Etat du Sénégal met en place un cadre national de financement intégré de financement du développement, en collaboration avec le système des Nations Unies, l’Union Européenne et d’autres partenaires.
Un atelier de lancement s’est tenu ce vendredi 27 novembre à l’hôtel Terrou-Bi de Dakar, en présence du Secrétaire Général du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, M. Pierre Ndiaye, du Coordonnateur Résident du SNU, de Mme l’Ambassadrice de la Délégation de l’Union Européenne à Dakar, de Chefs d’Agences du SNU, de représentants des départements ministériels, de représentants de la société civile, des élus locaux et du secteur privé, mais également de Partenaires Techniques et Financiers.
Il faut rappeler qu’au Sénégal, à l’instar des autres pays en développement, la mobilisation de financements suffisants reste prépondérante et essentielle dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ; ce qui a conduit le Gouvernement à engager d’importantes actions pour relever le défi de la mobilisation optimale des ressources internes, qui ont progressé en moyenne de 10% par an.
Après avoir salué les remarquables efforts du Gouvernement dans l’intégration des ODD dans les politiques de développement, le Coordonnateur Résident des Nations Unies, Siaka Coulibaly a rappelé les défis : « En plus de cet engagement politique de haut niveau, fort appréciable et déjà manifeste au niveau du Sénégal, nous sommes tous aujourd’hui conscients que, pour mener à bien l’Agenda 2030 pour le développement durable, nous devons nous doter d’une très solide assise financière et des mécanismes de financement à même d’assurer une croissance durable pouvant engendrer une transformation structurelle de l’économie et favoriser un développement inclusif. Le financement du développement reste en effet, l'un des défis majeurs, auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui : nous devons trouver les moyens d'atteindre les Objectifs de développement durable. ».
M. Coulibaly n’a pas manqué de rappeler l’impact de la crise de la Covid-19, qui risque d’entraver les progrès de développement accomplis jusque-là et engage à des actions et approches innovatives et de solidarité pour renforcer le processus de développement durable. Il a par ailleurs félicité, le Gouvernement du Sénégal pour le réaménagement pragmatique de ses interventions, à travers le Plan d’Action Prioritaire Ajusté et Accéléré (PAP 2A), qui non seulement, donne une réponse au choc provoqué par la COVID-19, assoit les bases d’une relance économique forte, mais surtout, s’appuie sur les secteurs à fort potentiel de croissance économique et d’inclusion sociale et apporte de nouvelles mesures susceptibles de maintenir le pays sur la trajectoire d’émergence initialement adoptée.
Le Secrétaire Général du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, M. Pierre Ndiaye a quant à lui insisté sur la nécessité d’améliorer les recettes fiscales et de s’ouvrir d’avantage aux financements privés, tout en rappelant l’engagement du Président de la République et de tout le Gouvernement, en faveur de réformes qui s’adossent sur des financements innovants, notamment en s’appuyant entre autres leviers sur les instruments qu’offre la coopération internationale.
Mme Irène Mingasson, Ambassadrice de l’Union Européenne a rappelé la contribution de 30 millions d’euros de l’Union Européenne, au fond commun pour les ODD, notamment pour contribuer au niveau global, au financement de cadres nationaux de financement intégré du développement. L’aspect le plus innovant selon elle, réside sans doute dans le fait que la mobilisation de ressources qu’ambitionne ce nouveau cadre, réside dans le fait qu’il laisse également une place importante au secteur privé.
M. Isiyaka Sabo, Economiste Principal du PNUD a précisé que la stratégie élaborée à travers les cadres nationaux de financement intégré du développement (INFF), vise à accroitre et à utiliser le plus efficacement les investissements pour le développement durable, à coordonner la coopération technique et financière, à gérer les risques financiers et non financiers et à atteindre des priorités énoncées dans le plan national de développement durable.
L’objectif global visé par le cadre est de fédérer les différentes sources de financements existantes autour d’une stratégie unifiée, dont la finalité est d’optimiser la mobilisation des ressources nécessaires pour atteindre les priorités de développement durable.
Pour rappel, des agences du système des Nations Unies au Sénégal sont parties penantes dans ce projet, notamment le PNUD, l'UNICEF, l'UNCDF, ONU Femmes et la FAO.