La reine Máxima achève sa visite virtuelle au Sénégal pour promouvoir l'inclusion financière.
21 janvier 2021
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S.M. la Reine Máxima des Pays-Bas a conclu le 21 janvier 2021 une visite virtuelle de trois jours au Sénégal en sa qualité d'avocate spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour le financement inclusif du développement (UNSGSA). L'avocate spéciale a tenu des discussions pour soutenir les efforts visant à accélérer les politiques d'inclusion financière - notamment en ce qui concerne les services financiers numériques et dans le contexte de COVID-19 - afin de contribuer à améliorer les moyens de subsistance des populations.
Tout au long de la journée, l'avocate spéciale a tenu de nombreuses discussions avec des dirigeants des secteurs public et privé, des partenaires de développement internationaux et des fournisseurs de technologies innovantes. Il a notamment rencontré le président du Sénégal, M. Macky Sall, le gouverneur de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), M. Tiémoko Meyliet Koné, le ministre des finances et du budget, M. Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre de la microfinance et de l'économie solidaire, Mme Zahra Iyane Thiam, et le ministre de l'économie numérique et des télécommunications, M. Yankhoba Diatara.
La reine Máxima a partagé ses idées et a proposé de contribuer aux efforts visant à promouvoir de manière responsable l'accès aux services financiers, ce qui peut aider le monde à atteindre les objectifs de développement durable (SDG) des Nations unies. L'avocate spéciale a souligné que la technologie financière inclusive (fintech) représente une grande opportunité pour améliorer la vie financière des gens, tout en notant qu'il est important de prendre en compte et d'atténuer les risques qui y sont associés.
La reine Máxima, qui s'est déjà rendue au Sénégal en 2011 en sa qualité de représentante des Nations unies, a rencontré le président Sall lors du Forum économique mondial en janvier 2020, et a tenu des réunions virtuelles avec la BCEAO en décembre 2020, a souligné que l'inclusion financière reste une question importante à traiter dans le pays. Selon le dernier Global Findex de la Banque mondiale (2017), seulement 42 % des adultes au Sénégal ont accès à des services financiers formels, soit par le biais d'une institution financière traditionnelle, soit par l'intermédiaire de l'argent mobile. Cela représente une augmentation par rapport au précédent Findex de 2014, où le pourcentage d'adultes au Sénégal ayant un compte financier s'élevait à 15 %.
Malgré cette tendance à la hausse, environ 4,85 millions d'adultes n'ont toujours pas accès aux services financiers au Sénégal. Selon l'UNSGSA, cela limite les possibilités de développement de la population. Et les personnes les plus touchées sont les personnes vivant dans la pauvreté, les femmes, les propriétaires de petites entreprises et les groupes ruraux - tous mal desservis - qui constituent un point focal clé du travail d'inclusion financière de la Reine Máxima avec les Nations unies.
En outre, l'UNSGSA a souligné l'importance des services financiers en raison de la crise COVID-19 pour aider les communautés vulnérables à gérer les chocs, à assurer une nutrition adéquate et à aider les petites entreprises à se maintenir à flot. Les pays disposant d'écosystèmes de services financiers numériques avancés ont pu réagir plus efficacement. Il s'agit notamment de développer les programmes de transferts d'argent liquide d'urgence qui reposent sur des portefeuilles ou des comptes bancaires mobiles, ainsi que de promouvoir les paiements électroniques entre les personnes, les gouvernements et les entreprises, et de favoriser la liquidité des entreprises.
L'avocate spéciale a noté que les principaux obstacles à l'inclusion financière au Sénégal sont le manque de revenus et le coût élevé des services. Cinquante-cinq pour cent des adultes n'ayant pas accès aux services financiers déclarent que leurs revenus sont insuffisants par rapport au coût de la vie. En outre, 27 % des personnes estiment que les frais facturés sont prohibitifs, tandis que 19 % déclarent que les institutions financières sont trop éloignées, selon le Findex 2017.
L'UNSGSA a également déclaré qu'il y a une énorme opportunité - y compris pour le secteur privé - de se concentrer sur l'inclusion financière numérique des femmes au Sénégal, où il y a un écart de huit points entre les sexes, avec 38% des femmes ayant un compte contre 46% des hommes (Findex 2017).
L'Afrique est une priorité pour le travail de l'UNSGSA. Au fil des ans, l'avocate spéciale s'est engagée auprès de nombreux pays du continent pour promouvoir les sujets liés à la finance inclusive, notamment lors d'une visite au Sénégal (2011), ainsi que des visites en Égypte, en Éthiopie, au Kenya, au Liberia, au Mali, au Nigeria, au Rwanda, au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie. L'UNSGSA travaille avec le ministre français des finances, M. Bruno Le Maire, et la coprésidente de la Fondation Bill & Melinda Gates, Mme Melinda Gates, pour faire progresser les services financiers numériques pour les femmes en Afrique. Parallèlement à la 75e Assemblée générale des Nations unies, la reine Máxima a également prononcé un discours lors d'un événement virtuel du partenariat du G7 qui s'est tenu le 23 septembre 2020 sur ce sujet pour soutenir les stratégies de résilience et de relance de COVID-19.
À PROPOS DE L'UNSGSA
Sa Majesté la Reine Máxima des Pays-Bas est l'avocate spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour le financement inclusif du développement (UNSGSA) depuis 2009. En tant qu'avocate spéciale, elle est une voix mondiale de premier plan pour faire progresser l'accès universel et l'utilisation responsable de services financiers abordables, efficaces et sûrs. L'UNSGSA sensibilise, rassemble, encourage les dirigeants et soutient les actions visant à étendre l'inclusion financière au niveau mondial et national, le tout en étroite collaboration avec des partenaires des secteurs public et privé. Un axe important de son travail consiste à mettre en place une technologie responsable pour l'inclusion financière en soutien aux objectifs de développement durable (SDG). Depuis 2011, plus de 1,2 milliard de personnes ont eu accès à des services financiers et ont donc une meilleure chance de transformer leur vie.