Agri-jeunes « Tekki Ndawñi » : un projet pour l’inclusion socioprofessionnelle des jeunes ruraux
FIDA, en collaboration avec le gouvernement du Sénégal, s'investit dans la création d' emplois pour lutter contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire
A l’image de beaucoup de pays d’Afrique, le Sénégal est caractérisé par la jeunesse de sa population, avec un âge médian qui se situe à 18 ans et 42 pour cent de la population âgé de moins de 15 ans , selon les données de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie. En outre, 20 pour cent de la population se situe dans la tranche d’âge des 15-24 ans et les moins de 24 ans représentent plus de 63 pour cent de la population totale du pays . Or dans le même temps, les jeunes sont frappés de plein fouet par le chômage ; la majorité des chômeurs étant dans la tranche d’âge de 15-34 ans, ceux qui ont un emploi s’activant davantage dans le secteur informel. Chaque année, on enregistre entre 100.000 et 260.000 jeunes arrivant sur le marché du travail, dont la plus grande partie (57%) provient du milieu rural, mais l’offre d’emploi reste encore insuffisante pour absorber la demande.
C’est dans ce contexte que le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) a décidé, à la demande du Gouvernement du Sénégal d’investir sur l’emploi des jeunes, à travers son projet Agri-jeunes Tekki Ndawñi. Approuvé en septembre 2019, et ayant démarré ses activités en juin 2020, ce projet vise à créer et/ou renforcer 25.000 entreprises rurales viables et offrir 35.000 emplois décents dont 50% au profit des femmes, dans les exploitations familiales et les activités rentables, créatrices d’emplois décents et durables, et de revenus décents dans les chaînes de valeurs agro-sylvo-pastorales et halieutiques. Le projet, d’un coût total de 54,1 milliards de francs CFA supporté par le FIDA, la BAD et le Gouvernement du Sénégal, cible les jeunes ruraux âgés entre 15 et 35 ans, y compris les jeunes en situation de handicap. La zone d’intervention du projet couvre 4 zones agroécologiques, notamment les Niayes, le Bassin arachidier, la zone sylvopastorale, la basse et la moyenne Casamance, avec 8 régions administratives concernées : Louga, Thiès, Diourbel, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Sédhiou et Ziguinchor.
Il est important de préciser que la plupart de ces régions sont caractérisées par des niveaux élevés de pauvreté et d’insécurité alimentaire ainsi que des densités démographiques en augmentation. Les résultats de l’Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM) montrent que les régions de Sédhiou (65,7%), Kédougou (61,9%), Tambacounda (51,1%) ont les niveaux de pauvreté les plus élevés. A terme, il est attendu que 45 000 jeunes ruraux s’insèrent ou soient renforcés dans une activité rémunératrice et durable dans les filières agro-sylvo-pastorales et halieutiques.
Parmi les indicateurs du projet figurent :
- 85% des jeunes ruraux promus en activité par le projet déclarent une augmentation de revenu d’au moins 30%;
- (ii) 80% des jeunes ruraux formés par le projet adoptent des technologies et des pratiques de gestion appropriées et résilientes au changement climatique ;
- Au moins 8 centres de formation soutenus ont adapté leur programme au parcours économique des jeunes agripreneurs. Cette initiative du FIDA vient renforcer, les actions du Gouvernement en matière d’emploi des jeunes déclinées à travers les pôles emplois et entreprenariat pour les jeunes et les femmes.
L’emploi des jeunes constitue une des priorités de développement du Programme Sénégal Émergent du Gouvernement du Sénégal, y compris dans les zones rurales. Or, l'augmentation de la productivité, la généralisation des technologies innovantes et les méthodes agricoles durables et résilientes sont des conditions préalables à ce développement, tout en offrant un grand potentiel de revenus et d'emplois.
Aussi, les jeunes doivent jouer un rôle essentiel dans le développement des zones rurales et la modernisation du secteur agricole. Benoit Thierry, Représentant Régional du FIDA ne s’y trompe guère en rappelant que : « Les jeunes ruraux constituent un levier incontournable, si nous voulons une agriculture moderne, productive et rentable. Il est donc essentiel de les soutenir à travers une approche d’intervention holistique, pour apporter les réponses adaptées aux problèmes d’emplois auxquels ils sont confrontés. »
A l’instar des Agences sœurs du Système des Nations présentes au Sénégal, le FIDA est pleinement engagé auprès du Gouvernement, pour promouvoir l’emploi des jeunes à travers une agriculture qui nourrit, emploie et enrichit son monde.