Se souvenir pour prévenir : une journée de commémoration du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda, empreinte d'émotion et de réflexion.
« Ils ont été tués parce qu'ils étaient Tutsis. »
Ce lundi 8 avril, la salle « Les flamboyants » de l’hôtel King Fahd Palace de Dakar a été le théâtre d'une cérémonie empreinte de solennité, organisée par l'ambassade du Rwanda au Sénégal, pour marquer le triste anniversaire du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994. Réunissant un éventail d'invités comprenant des représentants du gouvernement, des membres du corps diplomatique, ainsi que des représentants de la communauté rwandaise et du public sénégalais, l'événement a été l'occasion de se souvenir, de rendre hommage et de réfléchir aux leçons du passé.
Au cours de la cérémonie, des témoignages poignants ont résonné dans la salle, rappelant la brutalité impitoyable infligée aux victimes du génocide. Dr. Yves Rwogera Munana, président d'Ibuka-Sénégal, a exprimé avec émotion la raison déchirante derrière ces atrocités : « Ils ont été tués parce qu'ils étaient Tutsis. » Ces mots, simples mais lourds de sens, ont ravivé le souvenir de la tragédie humaine qui a marqué l'histoire du Rwanda.
Le colonel Mamadou Adje, ancien militaire de la Mission des Nations Unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR), a partagé son expérience, mettant en lumière le rôle néfaste joué par la propagande de la Radio des Mille Collines dans l'incitation à la violence et à la haine ethnique. Ses paroles ont rappelé la puissance dévastatrice des discours de haine et souligné l'importance cruciale de la vigilance contre de telles idéologies toxiques.
Cependant, au milieu de l'obscurité, des lueurs d'espoir ont émergé. L'héroïsme du capitaine Mbaye Diagne, qui a risqué sa vie pour sauver des vies pendant le génocide, a été salué avec respect et admiration. Son courage exemplaire témoigne du pouvoir de l'altruisme et de la compassion même dans les circonstances les plus sombres.
Dans son discours poignant, l'ambassadeur du Rwanda, Son Excellence Jean Pierre Karabaranga, a souligné l'importance de se souvenir des événements tragiques du passé pour garantir qu'ils ne se reproduisent jamais. Il a appelé à une action collective pour lutter contre la haine et la discrimination, soulignant que la commémoration de cette tragédie était aussi un appel à l'action pour un avenir de paix et de tolérance.
Dans le prolongement de ces propos, les appels du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ont été réitérés dans l’émouvant discours prononcé par Mme Aminata Maiga, Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies au Sénégal. Ils mettent en avant l'impératif d'une unité mondiale contre la haine et la division, soulignant ainsi que la prévention des génocides et la protection des droits humains sont des devoirs partagés par tous les membres de la communauté internationale.
La journée de commémoration a été enrichie par une pièce de théâtre poignante jouée par des enfants rwandais résidents au Sénégal, donnant ainsi une voix à la nouvelle génération pour transmettre un message de paix et de prévention. « Celui qui ne peut se remémorer le passé est condamné à le répéter », a déclaré l'un des jeunes acteurs, soulignant l'importance de se souvenir des tragédies passées pour éviter de les revivre. Un autre enfant a partagé avec émotion : « Nous, les enfants du Rwanda, sommes les porteurs de flambeaux de demain », symbolisant l'espoir et l'engagement envers un avenir meilleur.
Cette journée de commémoration a été un rappel poignant des conséquences dévastatrices de la haine et de la discrimination. Elle a également été un appel à l'action pour un avenir où de telles tragédies ne se reproduiront jamais. En se souvenant des victimes du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, nous nous engageons à préserver leur mémoire et à œuvrer pour un monde plus juste, plus compatissant et plus inclusif.