Cet op-ed a été publié dans le quotidien Le Soleil dans son édition du 24 avril 2020.
Alors que le monde est confronté à une menace sanitaire sans précédent, les Etats s’organisent pour faire face au Covid-19, qui se propage à un rythme vertigineux.
Le Sénégal, à l’image de nombreux pays, s’est préparé à une réponse à la hauteur de l’immense défi que constitue cette pandémie. Depuis l’apparition de cas de Covid-19 au Sénégal, les autorités publiques se sont mobilisées en écho à l’exhortation d’Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies, aux Etats membres : « Les pays doivent, en effet, passer à la vitesse supérieure (…) en mettant en place des stratégies de confinement efficaces, en activant et en améliorant les systèmes d’intervention d’urgence, en augmentant les capacités de dépistage et de prise en charge des patients, en préparant les hôpitaux, en veillant à ce qu’ils aient les installations, le matériel et le personnel nécessaires et en mettant au point des interventions médicales qui sauvent des vies ».
Le système des Nations unies (Snu) au Sénégal considère tout à fait adéquates et appropriées les mesures et dispositions prises par les autorités du pays et félicite à cet égard le Chef de l’Etat et le gouvernement pour leur engagement à arrêter la propagation du Covid-19. Nous ne doutons point que ces mesures et ces dispositions contribueront à stopper l’épidémie dans le pays.
Bien entendu, le Snu au Sénégal s’est engagé à soutenir la réponse du gouvernement face au coronavirus, bien avant l’apparition du premier cas dans le pays. Le Snu a ainsi participé à toutes les phases de préparation et de la réponse au niveau national.
Notre appui face à la pandémie touche plusieurs dimensions, notamment des aspects techniques, financiers, humains, mais également la communication et la coordination des interventions.
Il s’est agi dans un premier temps, de faire face à l’urgence sanitaire et très vite, à travers le leadership du bureau pays de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le Snu a fourni une assistance technique, avec la fourniture continue de directives techniques, le soutien à la décentralisation de la gestion de l’épidémie, à la surveillance épidémiologique, le renforcement des capacités pour la prévention et le contrôle de l’infection.
En plus d’un appui matériel pour la prévention et les bonnes pratiques d’hygiène au sein des communautés, le Fond des Nations unies pour l’enfance (Unicef) travaille avec le ministère de la Santé pour renforcer la communication et l’engagement communautaire.
Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial (Pam) fournit un appui logistique, notamment dans l’acheminement et le stockage de produits médicaux et pharmaceutiques, y compris par transport aérien, tandis que le Centre d’information des Nations unies (Cinu) déroule des campagnes de sensibilisation et de prévention, en français et en langues nationales.
Nous sommes également fortement engagés dans les régions. Par exemple, le Fond des Nations unies pour la population (Unfpa) travaille sur l’engagement communautaire avec les jeunes, notamment à travers les clubs de jeunes filles à Kolda, qui ont installé 247 points de lavage des mains dans leurs villages et qui mènent une campagne de sensibilisation importante auprès des populations. Pour sa part, l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) contribue au déploiement d’un système d’information sur la gestion des frontières pour les voyageurs.
Fidèle à son engagement de ne laisser personne pour compte, il s’agit pour le Snu, en plus de l’urgence sanitaire, d’appuyer la prise en charge des plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants, les ménages pauvres, etc.
C’est dans cet objectif que le Programme alimentaire mondial (Pam) soutient les efforts du gouvernement, dans la campagne de distribution de vivres, prévue dans le programme alimentaire d’urgence. Il appuie également la Commission de la sécurité alimentaire dans la surveillance de la disponibilité des aliments sur les marchés et les prix des produits de base, afin de déterminer l’impact de la crise sur les ménages.
Dans le même élan, l’Organisation des Nations unies consacrée à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (Onu Femmes) est fortement engagée auprès du ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants (Mffgpe), qui a lancé un programme intitulé « Panier de la ménagère : les femmes font partie de la solution ». Il s’agit d’un programme d’aide alimentaire d’urgence avec des céréales locales achetées auprès des unités de production gérées par les femmes.
Dans la mesure où le système éducatif est fortement impacté par la crise sanitaire, l’Unesco, l’Unicef et Microsoft ont travaillé sur un ensemble d’outils techniques présentés au ministre de l’Education nationale, pour apporter une solution efficace sur les questions d’éducation.
Dans le même temps, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (Hcdh) joue sa partition à l’endroit des populations vulnérables. Son intervention sur la situation des prisons durant cette crise, a fortement contribué à l’annonce du Chef de l’Etat, de gracier 2.036 détenus, pour désengorger les prisons. Plus globalement, l’appui concerne d’autres points, tels que le droit à la santé, le droit à la participation et le droit à l’information, à la liberté de circulation et les questions relatives à la xénophobie, au racisme et à la discrimination, etc.
Malgré le contexte difficile, le pays doit assurer la continuité des services et le Snu s’emploie à l’appuyer dans ce sens. Par exemple, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) prépare un appui au ministère de l’Economie numérique pour permettre à 1.000 agents d’être connectés afin d’assurer la continuité des services, tandis que l’Organisation internationale du travail (Oit) travaille sur des outils de télétravail pour permettre au pays de maintenir l’activité, tant au niveau de l’administration que du privé.
Avec l’appui de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), les secteurs industriels sont prêts à appuyer la production de produits pharmaceutiques (tests kits, chloroquine, etc.) et d’autres produits essentiels (masques, gels sanitaires, etc.). L’appui comprend également la gestion et la désinfection des déchets biomédicaux (masques infectés et autres matériels utilisés dans les hôpitaux), la mise à niveau des laboratoires de contrôle sanitaire et phytosanitaire pour les analyses.
Le Système des Nations unies au Sénégal se veut ainsi solidaire du peuple sénégalais et s’attèle à soutenir la réponse nationale à la pandémie de Covid-19. Nous exprimons toute notre gratitude au personnel médical et paramédical et à tous les acteurs sociaux pour leur dévouement et leur élan de solidarité en faveur de la lutte contre cette pandémie. Nous les encourageons à poursuivre leurs efforts pour qu’ensemble, nous vainquions le Covid-19.